Supporters de Capriles manifestant après le résultat des élections : “Obama, Shimon Peres, au Venezuela, la démocratie a été victime d’un coup d’Etat. Nous avons besoin d’aide, s’il vous plaît.”
1. Maduro a vraiment gagné. Comme tous les observateurs internationaux qui ont déjà surveillé les votes vénézuéliens, l’ancien président US Jimmy Carter a déclaré que le système électoral vénézuélien était le plus fiable au monde. Et l’article de mon ami Romain Migus, qui vit à Caracas, décrit avec précision le contrôle neutre des opérations électorales. Dans cette commission siègent des représentants de Capriles, et ils ont tous reconnu que le système était fiable.
2. Pourquoi un score si étroit ? Plusieurs facteurs sans doute : il n’est jamais bon d’annoncer trop tôt une victoire confortable, cela a sans doute démobilisé une partie des chavistes, croyant que la victoire est assurée. Mais il ne faut pas se leurrer : certains problèmes du pays traînent à trouver leur solution, il y a – et je peux en témoigner avec une expérience personnelle – un véritable sabotage de la bureaucratie et souvent un problème de corruption. Les gens faisaient confiance à Chavez pour quand même surmonter ces obstacles. Pour convaincre, Maduro devra engager rapidement une lutte très dure et prolongée contre la bureaucratie. En s’appuyant sur la base et le contrôle populaire.
3. Contester la victoire est un truc classique pour manipuler l’opinion et préparer la déstabilisation. Le livre de l’avocate Eva Golinger « Code Chavez – CIA contre Venezuela » expose de nombreux documents US : ils prouvent l’activité intense de la CIA au Venezuela avant et pendant le coup d’Etat militaire de 2002 (qui avait emprisonné Chavez, mais échoua suite à la résistance populaire massive). La CIA n’a évidemment pas cessé d’agir dans ce pays, comme dans tous les pays où des gouvernements résistent aux multinationales : des coups d’Etat ont aussi été préparés en Bolivie, en Equateur (échecs) et au Honduras (succès).
4. Les médias européens présentent Capriles comme « centre droit ». Son programme est en réalité d’extrême droite et sa famille est une des plus riches du pays. Leur passeport est peut-être vénézuélien, mais leur cœur est aux USA. (Voir son portrait)
5. Ce lundi, les milices de Capriles ont attaqué des sièges du parti chaviste, des centres de médecine sociale et la télévision publique, tuant plusieurs personnes. En fait, Capriles et les agents US avaient préparé des incidents violents pour créer un climat justifiant un nouveau coup d’Etat. Cette stratégie fut déjà appliquée dans divers pays.
6. Si vous craignez que tout ceci soit une « théorie du complot », écoutez John Perkins, qui a travaillé toute sa vie pour les services secrets US avant de les dénoncer dans le livre « Confessions d’un assassin financier ». Dans cette interview vidéo, il commente la façon dont la CIA a organisé des incidents violents pour préparer le coup d’Etat qui a renversé le premier ministre iranien en 1951 (le pétrole, déjà !). C’est à 02′ 47, mais toute l’interview est ultra importante. (voir ci-dessous)
7. Le fond du problème reste : à qui doivent servir les richesses naturelles ? Aux multinationales comme Exxon (45 milliards $ bénéfices annuels) ou à éradiquer la pauvreté ? L’Afrique, riche, crève de faim parce que les multinationales, la banque mondiale et le FMI y décident de tout. Dans le monde arabe, les Frères musulmans affronteront de plus en plus la colère populaire car leur programme économique très à droite se met à genoux devant les intérêts des Etats-Unis et le peuple reste donc dans la pauvreté. Par contre, l’Amérique latine est en train de se libérer depuis que Chavez a dit NonL’Amérique latine est en train de se libérer depuis que Chavez a dit Non.
8. La tentative de coup d’Etat réussira-t-elle au Venezuela ? Cela dépend de la résistance et du sang froid des Vénézuéliens, mais aussi de notre responsabilité pour faire circuler l’info contre les médiamensonges.
Source : Investig’Action