Source: Alterpresse
Malgré les difficultés enregistrées lors de la mobilisation du vendredi 1er juin 2012 contre la mission des Nations Unies de stabilisation en Haiti (Minustah), le bilan des différentes activités, entreprises dans plusieurs pays, reste positif et la lutte continue, indique l’un des chefs de file en Haïti du mouvement de protestation contre la force onusienne, Yves Pierre-Louis.
« L’objectif de ce mouvement était de forcer les parlementaires à prendre leurs responsabilités face à l’occupation de notre sol par des soldats des Nations Unies, alors que ces derniers ne cessent pas de semer le deuil dans nos familles, à l’aube de leurs huit ans dans le pays », explique Pierre-Louis.
Une requête a été déposée auprès du parlement pour aboutir au retrait de l’accord signé, le 9 juillet 2004, entre le premier ministre d’alors Gérard Latortue et Adama Guindo, à l’époque représentant spécial et chef par intérim de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, apprend-on.
La mobilisation à l’encontre de la Minustah est une initiative, portée en Haïti par le collectif pour un dédommagement en faveur des victimes du choléra et l’association des communicatrices et communicateurs sociaux (Akp).
Marquée par des sit-in devant des ambassades dans plusieurs pays, la mobilisation s’est manifestée par une marche et une exposition de photos de victimes des casques bleus en Haïti.
Au son de tambours et de cymbales, quelques centaines de personnes ont parcouru les rues de Port-au-Prince, le vendredi 1er juin 2012, en lançant des slogans hostiles contre la mission onusienne.
Stoppés par un dispositif de sécurité de la police nationale d’Haïti (Pnh), les manifestantes et manifestants n’ont cependant pas pu atteindre le Champ de mars, principale place publique de la capitale à proximité de laquelle se trouvent les ruines du palais national.
« La police nationale et la Minustah ne sont que des unités siamoises », ont-ils alors lancé.
La marche a finalement abouti devant le local du parlement, où un message de circonstance a été délivré. [jep kft rc apr 05/06/2012 12:55]
Haïti-Minustah : Des manifestants réclament à nouveau le départ de la force onusienne (vidéo)
ainsi que justice et réparation pour les victimes
mardi 5 juin 2012
[AlterPresse] — Plus d’une centaine de personnes ont défilé dans les rues de la Port-au-Prince, le vendredi 1er juin 2012, à l’occasion du huitième anniversaire du déploiement de la mission des Nations-Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
« Nos ancêtres n’ont pas fait la cérémonie du Bois Caïman [tenue dans la nuit du 15 août 1791, non loin du Cap-Haïtien] pour qu’on serve des étrangers. La Minustah doit impérativement laisser le pays, parce que le pays en a assez d’eux », ont lancé les manifestantes et manifestants, animés, tout au long du parcours, par de la musique d’ambiance (tambours, cymbales et vaccines) assortie de propos engagés.
Aux abords du Fort national, point de démarrage de la mobilisation, étaient exposées, sur un autobus de transport public, des photos de nombreuses victimes d’exactions perpétrées depuis 2004 par des soldats onusiens.
« http://www.youtube.com/embed/hXuVB7vK958 »
Après avoir laissé le Fort national (quartier populaire, surplombant la plus grande place publique de Port-au-Prince, au nord-est), la manifestation a été quelque prise dans un étau, au moment où le défilé semblait se diriger vers les ruines du Palais national, sur la grande place publique du Champ de Mars.
En position et munis d’un dispositif approprié, des agents spécialisés de la police nationale d’Haïti (Pnh) ceinturaient la zone, faisant signe aux manifestantes et manifestants de continuer leur mouvement vers le bas de la ville.
Telle est la voie finalement empruntée par les manifestantes et manifestants qui ont délivré un message de circonstance devant les locaux du parlement.
Ils ont également exigé justice et réparation pour les 7 mille personnes décédées du choléra (épidémie dont la propagation, depuis octobre 2010, est attribuée au contingent népalais de la Minustah), ainsi que pour les personnes violées par des soldats de la force onusienne.
Source: Alterpresse