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La recession en Amerique du Sud peut etre evite

Au moment ou les Etats-Unis, l’Europe et le Japon rentrent officiellement en recession, les craintes sont que le reste du monde n’y peut plus échapper. Et pourtant, selon Mark Weisbrot, co-directeur au « Center for Economic and Policy Research » à Washington, une recession peut bel et bien être évité avec des mesures appropriés. Mais: où trouver l’argent pour les investissements nécessaires ? Le FMI à qui peu font confiance ? Des pays qui gardent beaucoup de reserves de devises etrangeres peut-être ? Il est temps d’oser de penser en dehors du FMI, malgré les pressions.


L’article original a été publié en Espagnol dans le quotidien Argentin, Pagina12, le 16 novembre 2008.

Est-ce que l’Amérique du Sud peut échapper aux tempêtes économiques et financières qui ont leur épicentre aux États-Unis ? Depuis que l’effondrement financière a commencé en septembre, les marchés d’obligations de la plupart de la région (Brésil, Argentine, Colombie, Vénézuela) ont été touchés, comme leurs marchés de stock et un nombre de devises. La baisse rapide des cours de matières premières les derniers mois a également réduit les exportations et les revenus des gouvernements dans un certain nombre de pays (Argentine, Brésil, Équateur, Pérou, Chili) où des prix élevés des produits agricoles, minéraux et des hydrocarbures ont contribue au jaillissement de la croissance les années dernières. Le vieux adage: « si l’Amérique est touche par le rhume, l’Amérique Latine est atteinte d’une pneumonie » a été largement cité.
Pourtant, il y a des bonnes raisons pour faire confiance que l’Amérique Latine, en particulier, peut faire face a cette tempête avec un minimum de dégâts si elle adopte les bonnes politiques macro-économiques. Premièrement, ces pays ne sont pas tellement lié a l’économie des États-Unis, laquelle est entrée dans une récession profonde. Des exportations de Brésil et l’Argentine vers les E.U. par exemple représentent moins qu’un (1) pour cent de l’économie de ces pays. Deuxièmement, les institutions financières de ces pays, pour différentes raisons, n’ont pas acheté des garanties basées sur des hypothèques toxiques et d’autres « enchères troublés » qui ont fait imploser des banques aux États-Unis et même en Europe. Non plus les institutions financières Latino-Américaines se sont engagés dans des pratiques risques qui ont coulé le système financier des États-Unis.

Il n’y a donc pas des bonnes raisons pour prétendre que l’Amérique Latine va être confronté aux mêmes problèmes économiques qui troublent aujourd’hui les États-Unis. Pourtant l’Amérique du Sud est toujours lié à l’économie mondiale par le commerce et les investissements, et sera affectée par le ralentissement de l’économie mondiale. Il sera donc nécessaire de poursuivre des politiques monétaires expansionnistes et spécialement de politiques fiscales – exactement comme les pays riches le font – afin de maintenir une croissance économique saine.

La Chine as fait ainsi pendant la crise en Asie il y a dix ans et a maintenu une croissance solide pendant que ses voisins – Indonésie, Corée du Sud, Thaïlande et autres – ont souffert des pertes énormes en rendement et en emplois. Ces derniers ont vu couler des dizaines de millions de personnes dans la pauvreté. Les Chinois avaient temporairement changé leur stratégie économique et avaient investi des centaines de milliards de dollars dans des travaux publiques et l’infrastructure. Il répondent de la même façon à cette crise, décidant cette semaine d’augmenter les investissements en infrastructures, transportations et des programmes de sécurité sociale sur les années qui suivent avec 587 milliards de dollars.

Des pays émergents ont pourtant une contrainte importante que les E.U. ou l’Europe n’as pas si ils choisissent de stimuler leurs économies: leur devises ne sont pas des devises « durs » que le reste du monde accepte. Ils ont donc besoin de suffisamment de devises étrangères pour éviter une crise de balance de payements. Heureusement l’Amérique du Sud est présentement bien placée: la plupart de la région a des larges réserves. La Bolivie, le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud, as plus de réserves relatives à leur économie que la Chine. Mais la région est toujours soumise a des peurs irrationnels qui peuvent déstabiliser leur système sortie de fonds. Par exemple, aucun de ces pays vont s’abstenir de payer leur dette souveraine, même si les prix ont tombé et les récoltes soared quand la crise a commence.

Pour cette raison, l’Amérique du Sud pourrait utiliser un fond de stabilisation afin de garantir la stabilité financière. Il serait très improbable qu’un tel fond serait utilise – son existence nierait la nécessité d’y faire recours. Washington et ses partenaires, comme le Royaume-Uni, essayent de chercher de l’argent dans les pays avec des larges réserves, comme différents états du Golfe, riche en pétrole. Mais ils veulent que les arrangements pour la stabilisation se fassent à travers le FMI.

Ceci est trop risquée pour l’Amérique du Sud, et ce n’est pas nécessaire. Le FMI a mal géré la crise asiatique et sa contagion il y a une décennie, causant des dégâts énormes. Ils peuvent faire la même chose en imposant des fausses conditions pour prêter aujourd’hui, également ils pourraient favoriser leurs pays favoris contre ceux en besoin. (Il n’y a pas de raisons pour insulter ou critiquer le Fond; ses manageurs répondent au Département du Trésor des États-Unis.)

L’Amérique du Sud devrait faire appel directement aux pays qui ont des larges quantités de réserves de devises étrangères, comme la Chine ($1900 milliards), la Russie ($556 milliards, Abou Dhabi (estimé à $875 milliards) et d’autres pour un fond de stabilisation qui est situé en dehors du FMI. Les détails sont moins importants que le fait qu’un tel fond soit établi vite. Une des pires choses que le Trésor Américain et le FMI ont faites pendant la crise asiatique était de forces ces pays d’abandonner leurs plans pour un « Fond Monétaire Asiatique » et puis de retarder les payements de soutien à la balance jusqu’au moment où les plus importants dégâts économiques étaient déjà faites.

Bien-sur, Washington va (et est déjà en train de) utiliser sa puissance politique afin d’encourager les pays avec des larges quantités de réserves de devises étrangères de travailler à travers le FMI. Mais l’Amérique du Sud a une puissance politique également. Le Brésil est un joueur mondial important. Le Vénézuela et l’Équateur sont membre de l’OPEP, où sont réunis beaucoup des réserves financières mondiaux. Le Vénézuela est également un grand exportateur de pétrole. La Chine devient un partenaire stratégique en Amérique Latine et est en train de renforcer ses investissements dans ce continent. La Russie également est en train de s’engager d’avantage dans la région.

Sur une autre voie, les gouvernements de l’Amérique du Sud devraient faire du lobbying au niveau du Département du Trésor des États-Unis afin d’interdire des conditions onéreuses attachées aux prêts du FMI. Le seul propos légitime du FMI qui pourvoit un soutien aux payements de balances, est que les pays peuvent éviter l’austérité et les mesures qui approfondissent la récession. Ces mesures pourraient être nécessaires en cas d’absence de crédits venus de l’étranger. Des prêts qui imposent des conditions réductionistes en échange sont inexcusable. Et avec une récession globale devant nous, l’inflation n’est pas une grande menace aujourd’hui.

L’Amérique du Sud peut réaliser une croissance au milieu de cette récession mondiale, exactement comme la Chine le fera. Exactement de la même manière que c’est le cas pour les pays riches, des politiques d’expansion macro-économiques seront la clef. Mais une aide externe pour une aide à un fond de soutien au payements de balance pourrait jouer un rôle important afin d’assurer que cette croissance sera réalisable.

Mark Weisbrot est Co-Directeur du «Center for Economic an Policy Research » au Washington D.C. (www.cepr.net)