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Des Femmes des Caraïbes réclament du gouvernement dominicain le respect des droits des immigrants haïtiens

A l’issue d’un colloque régional sur la citoyenneté des femmes, tenu à Port-au-Prince du 8 au 10 décembre 2005, à l’initiative de l’Organisation Enfofanm, des féministes venues de plusieurs pays de la région et d’Haïti ont condamné les agressions répétées dont sont victimes les ressortissants haïtiens ainsi que leurs descendants vivant en République Dominicaine.

Ces femmes appellent les autorités dominicaines à prendre des mesures appropriées pour garantir le respect des droits de ces personnes.

« Nous exigeons du gouvernement dominicain la garantie des droits des citoyens et citoyennes haïtiens ainsi que celles et ceux d’origine haïtienne vivant sur son territoire », déclarent-elles dans un projet de résolution lu et adopté par l’assemblée.

Les féministes expriment également leur préoccupation pour la sécurité de Solange (Sonia) Pierre, constamment menacée à cause de ses prises de position en faveur du droit pour les dominicains et dominicaines d’origine haïtienne de jouir pleinement de leur citoyenneté. Elles recommandent aux Haïtiennes et Haïtiens, en particulier le gouvernement, de manifester plus de support envers cette femme qui a montré tant de courage et de détermination.

A la clôture de ce colloque régional sur la citoyenneté des femmes, Mme Paulette Pourjol Oriol, présidente de la Ligue Féminine d’Action Sociale, qui recevait au nom de son organisation, un hommage pour la lutte menée entre les années 1930 et 1960 en faveur de la reconnaissance des femmes comme citoyennes à part entière, a révélé son origine haïtienne et dominicaine.

« Je suis une femme des deux républiques. Ma grand-mère était dominicaine. Son frère était recteur de l’Université de Santo Domingo. Une cousine à moi était professeure dans cette même université. J’ai vécu l’époque où les deux nations vivaient cordialement. Je veux que cette cordialité s’installe de nouveau entre les deux pays ». a indiqué, dans un parfait Espagnol, la doyenne des féministes haïtiennes.

Très émue, la féministe dominicaine Sergia Galvan, du Réseau des Femmes Afro-américaines et Latino-américaines, qui participait au colloque, a écouté debout, les propos émouvants de Mme Oriol. Elle a été agréablement surprise d’apprendre qu’elle porte le même nom que la mère de cette doyenne de la lutte des femmes haïtiennes.

« Quand mon grand-père, Alexandre Pourjol, fut consul d’Haïti à Ciudad Trujillo(NDLR. Aujourd’hui Santo Dominigo), il s’est marié à une jeune veuve, Mme Galvan, ma mère. J’ai plusieurs cousins là-bas qui portent le nom de Galvan », a ajouté Paulette Pourjol Oriol.

Le colloque sur la citoyenneté des femmes a été clôturé le samedi 10 décembre 2005, journée internationale des Droits de la Personne, par un spectacle sur les efforts des femmes pour lutter contre les violences dont elles sont continuellement victimes dans la société à cause de leur sexe.

Ce colloque de trois jours avait réuni des femmes d’Haïti, de la République Dominicaine, de Porto Rico, de la Barbade, de la Grenade, de la Martinique, du Nicaragua, de l’Uruguay, de la Colombie, du Canada et des Etats-Unis.